« Pendant le laps de temps de la préparation du concours ( hé oui on a gagné un concours! 😜voir article précédent "Rencontre bénéfique"), nous réfléchissions à d’éventuels partenariats avec des artistes. Il faut avouer que nous sommes de piètres dessinateurs, l’idée étant donc de faire appel à des artistes en leur demandant de nous confier leurs illustrations afin de les utiliser, avec leur accord, pour en faire des bougies d'artistes. En échange, un pourcentage sur les ventes de ces bougies leur sera versé. Nous, nous parlions d’eux sur nos réseaux et eux faisaient de même, ainsi chacun y trouvait son compte dans la visibilité. »
Rencontre au festival de la BD
Aix en Provence, avril 2016
Nous voilà donc partis à la recherche d’artistes, nous avions déjà quelques collaborations avec des tatoueurs et des graffeurs, mais pas encore d’illustrateurs et pour cela, quoi de mieux que de se rendre au festival de la BD d’Aix en Provence.
Un festival très bien organisé où vous pouvez croiser de grands noms de la BD ainsi que divers artistes de tous domaines confondus. C’est d’ailleurs dans ce festival que nous avons rencontré Nicolas Barrome (Voir article ) graffeur et dessinateur de talent à l’univers surréaliste et coloré.
Durant notre balade dans ce festival une grande file d’attente formée devant un dessinateur attire notre attention. Un dessinateur fort sympathique au look atypique, (appelons le Didier)
Nous prenons place dans la file en attendant notre tour (Nous avions prévu au cas où, une bougie dans notre sac à dos pour pouvoir montrer ce qu’il nous était possible de faire. Car en parler c’est bien, mais montrer c’est mieux! C'est d'ailleurs cette même raison nous pousse à ne pas travailler par téléphone).
Après quelques minutes d’attente vient notre tour (pendant ces quelques minutes nous avions jeté un rapide coup d’œil à ses BD et nous aimions beaucoup son travail graphique). Nous lui parlons donc de la raison de notre venue en lui expliquant que nous pouvons tatouer nos bougies avec ses illustrations pour les transformer en bougies décoratives.
Il aime bien le concept et accepte la collaboration. Nous avions abordé Nicolas BARROME (cité un peu plus haut) de la même façon et lui aussi était partant pour collaborer avec nous. (Du coup c’est cool, on est ravis d’intéresser des artistes avec autant de talent).
Pendant la discussion avec Didier, nous laissions de temps en temps place à ses fans venus faire dédicacer leur bandes
dessinées (nous ne voulions surtout pas les déranger pendant qu’ils rencontraient leur idole).
Quelques minutes avant de partir Didier réfléchit et fini par nous proposer de partager un stand avec lui dans un festival vintage qui aurait lieu le mois suivant en mai.
Il nous explique qu’il a un très grand stand, qu’il aime notre travail et que ça lui ferait donc plaisir de partager ce weekend de fête vintage avec nous.
« Nous sommes surpris et contents,
le courant est bien passé
et nous ne nous attendions pas à une telle proposition
une belle aubaine pour nous,
nous qui comptions commencer à faire des marchés.
Bien entendu il était prévu que nous partagions
les frais de stand avec lui. »
Préparation de notre tout premier marché
Il était temps pour nous de passer aux choses sérieuses, nous allions pour la première fois voir de nos propres yeux la réaction des personnes à la vue de nos bougies tatouées, cela n'était encore jamais arrivé.
Puisque le nom du festival est South Vintage Festival, nous préparons donc une importante quantité de bougies (Une trentaine de bougies différentes par 5 ou 6 modèles de chaque) sur le thème « Vintage » mélangeant d’anciennes illustrations d’animaux, d’anciennes affiches de cinéma d’horreur, d’anciennes publicités américaines, des illustrations de Freak Show et autres anciens dessins d’art anatomique.
Arrivée au South Vintage Festival
Nous nous présentons donc le matin à l’entrée du domaine où se déroule le festival en pleine campagne. Un domaine de plusieurs hectares avec à son entrée plusieurs bâtiments anciens alignés dont les murs de pierres sont recouverts de lierre.
On y entre grâce à un petit chemin de gravier qui fait face à un immense espace vert qui se termine au loin par une forêt.
Un lieu magnifique où il y fait bon vivre et où les stands commencent à se monter petit à petit, le week-end s’annonce bien. L’ouverture du festival est prévue pour l'après-midi, il ne faut pas qu’on tarde à s’installer surtout qu’on a absolument aucune expérience en installation de stand.
L'organisatrice nous emmène jusqu’à notre emplacement qui n’est pas à l’extérieur comme tous les autres stands mais à l’intérieur de la première dépendance dont l’entrée donne sur le petit chemin de terre.
Didier est déjà là avec sa compagne, en train de s’installer au fond de la pièce. Ils sont bien âpretés et se fondent parfaitement dans le thème vintage, ils en jettent un max. On a fait un immense bond dans le passé. Ils s’accordent parfaitement à tous les participants de ce marché vintage en plein air où circulent d’anciennes voitures comme de vieilles coccinelles et autres combis Volkswagen superbement retapés.
Nous commençons l’installation du stand et sortons les bougies du fourgon, (Il faut l’avouer, à cette époque notre stand ne ressemblait a rien, une table et une nappe moche…nul 😆 ).
Arrive l’heure de l’ouverture du festival, nous sommes au fond de la salle qui n’est pas très bien éclairée nous nous posons quelques questions quant à l’emplacement où nous sommes mais bon, ça n’a pas l’air de choquer Didier qui lui a certainement plus d’expérience que nous dans ce domaine-là.
Une heure s’écoule et nous commençons à trouver étrange qu’il y ait vraiment peu de gens qui franchissent notre porte. Nous regardons dehors et nous nous apercevons que quelque chose cloche, iil y a énormément de monde qui passe devant notre entrée mais personne ne rentre. On se rend bien compte qu’il y a un problème… Nous sommes invisibles pour les visiteurs.
Nous sommes en fait confinés (Il est bien placé celui là hein!? 😜) avec Didier et sa compagne, et personne ne nous voit, nous nous sentons un peu exclus de la fête, on commence à flipper!
Si personne ne rentre on aura tout investi pour rien. Il faut réagir vite! Le festival n’en est qu’à son début. On demande donc à Didier ce qu’il en pense car à priori ce n’est pas son premier festival mais il ne sait pas trop quoi en penser…Il hésite…
Ok, alors on prend les devants! On comprend que les initiatives c'est pas trop son truc il faut que ça bouge! Je pars à la recherche de l’organisatrice pour lui expliquer le problème qu’elle comprend tout à fait et elle nous autorise donc à sortir notre stand. Ni une ni deux on joint les gestes à la parole! Nous démontons complètement le stand et le remontons illico devant l’entrée sur le chemin de terre, en plein dans le passage. ( voilà! là c'est mieux au moins on nous voit! De plus maintenant on a l'impression d'être de la fête. )
Une fois le stand monté, catastrophe! On est en plein soleil (Comme vous pouvez vous en douter, la cire et le soleil ça ne fait pas bon ménage mais lui il s'en fout, il commence à taper fort…"le soleil" pour ceux qui n'ont pas suivi ).
Me voilà reparti à la recherche de l’organisatrice pour lui demander un parasol, malheureusement je ne la trouve plus. Pendant que je la cherche, j’aperçois au loin trois Grands parasols ouverts qui ne servent à rien. Bon, ce n’est pas mon genre de me servir sans demander mais là je n’avais pas le choix, j’en prends donc un que je trimballe partout au milieu des visiteurs jusqu’à notre stand…
Ouf! On est sauvé, on est à l’ombre, les bougies sont sauvées et l’après-midi peut continuer dans de bonnes conditions. Nous sommes contents, nous commençons à vendre nos bougies et Didier dédicace et vend ses BDs, on a enfin la sensation que le festival commence pour nous.
La fin d’après-midi approche, Didier et sa compagne sont éreintés, lui est fatigué et elle a mal à la tête, ils décident donc de partir avant l’heure de fermeture, ils rangent donc leurs affaires et s’éclipsent dans la foulée. Le soir venu, nous plions aussi bagage le festival est en train de fermer. Nos voisins étant déjà partis, c’est nous qui replions donc le stand. Nous ne restons pas pour la fête, nous devons nous reposer car il faut qu’on soit en forme, on a tout le week-end à tenir.
Deuxième jour de festival
Parés a attaquer cette nouvelle journée, nous nous pointons une bonne heure avant l’ouverture pour que nous puissions ré-installer notre double stand avec Didier et sa compagne en toute tranquillité.
« Carole et moi sommes très énergiques quand on travaille, Carole ayant fait ses marques dans l’entreprise de la grande souris à un sens de l’organisation qui laisse peu de place à l’attente inerte, et moi avec presque 20 ans de métier dans le bâtiment j’attache une place importante à la ponctualité, surtout quand c’est professionnel, en gros on est pas venu pour enfiler des perles »
On est sur place on attend un petit peu que nos voisins de stand se pointent…On attend encore un peu puis bon, tant pis on va pas attendre dix plombes, on commence à installer sans eux. (Oui c'est vrai on tient pas trop en place)
Il y a beaucoup de vent ce jour là, c’est pas évident, on installe le double stand seuls, le festival ouvre ses portes et nos voisins de stand ne sont toujours pas arrivés…
Nous sommes ravis, nous commençons déjà a vendre nos bougies pendant que des admirateurs de notre super dessinateur de bandes dessinées commencent a arriver sur le stand et a nous demander si Didier sera présent…
Nous essayons de les faire patienter en leur répondant que oui normalement il ne devrait pas tarder (sans vraiment en savoir plus)
Quelques looooooungues minutes plus tard, les voilà! Ils se pointent, bien habillés comme a leur habitude. Il sont ravis, le stand est déjà installé ils n’ont plus qu’à déballer leur bandes-dessinées et accessoires.
A peine arrivés nos voisins ne tardent pas a nous indiquer qu’ils vont devoir s’absenter car ils participent au défilé de costumes d’époque.
«Ça ne prendra pas trop de temps on fait notre petit tour et c’est ok, ça vous dérangerait pas de surveiller nos affaires en attendant?»
Etant donné qu’on est là pour bosser et non pour défiler et qu’on est gentils et qu’on a pas vraiment le choix on accepte.(Oui je sais ça fait beaucoup de « et » )
Le mistral entre en scène et nous fait valdinguer le parasol et une partie du matos de nos voisins, mais ils ne sont pas là, ils "défilent". On cours donc dans tous les sens pour récupérer leurs affiches, photos et autres cartes prêtes à être dédicacées. Une rafale par ci, une rafale par là, c’est un peu relou, mais on a de la chance, nos bougies sont lourdes et ne bronchent pas, par contre elle subissent grave la poussière que le vent soulève sans cesse.
Les fans de nos voisins passent et repassent, mais leur idole n’est toujours pas revenue… De notre point de vue, on ne dit rien mais on trouve ça un peu déplacé de donner rendez-vous à des fans sur son stand et d'être absent…Bref, après tout on a rien à dire, ce n'est pas notre problème.
Plusieurs heures s’écoulent et qui voit on débarquer comme des fleurs…?
Paf! Dans le mille!
Didier et sa compagne sont tout fiers de leur défilé. (De notre point de vue on ne comprend pas trop ce comportement mais bon, on ne dit rien...) On leur explique que pas mal de fans étaient passés et qu’ils feraient mieux de rester sur leur stand car ils avaient l’air déçus de ne pas l’avoir rencontré. (Même en étant débutants, on se disait qu'à priori le but d’un stand, c’est qu’il ait quelqu’un pour le tenir en fait…Mais bon apparement c'est pas logique pour tout le monde...)
Didier et sa compagne étaient étonnés car ils avaient l’impression d’être partis seulement une demi-heure alors que deux bonnes grosses heures s’étaient écoulées…
La journée passe, on tient parfaitement notre stand (On est plutôt content pour une première) et nos voisins vont et viennent comme des petits papillons pris dans les rafales de mistral, c’est a dire partout sauf sur leur stand.
Comme tout le monde le sait, le vent ça fatigue et donc, comme la veille, Didier est très fatigué et madame a mal à la tête ils partent donc plus tôt et plient bagage.
Cette journée à été un peu compliquée pour nous, deux stands à gérer, on a passé la journée a courir après des affaires qui ne sont pas les nôtres, c’était un peu agaçant…On décide donc d’expliquer gentiment deux où trois règles de vie de cohabitation à nos voisins avant qu’ils ne s’éclipsent. On leur fait aussi comprendre que ça ne nous enchante pas vraiment de démonter une fois de plus le stand à deux et leur nous leur disons que ça serait cool que le dimanche ne se passe pas de la même manière.
Ils sont surpris et un peu vexés…
Apparement Ils ont pas trop l’habitude qu’on leur dise les choses en face et en plus lui est exténué et elle, elle a mal à la tête…
Troisième et dernier jour de Festival
Les jours s’enchainent et se ressemblent, nous arrivons à l’heure, nous installons le stand quelques mètres plus loin (un autre emplacement vide que nous avions repéré qui nous semblait plus passant )… Didier et sa compagne eux, arrivent encore en retard parés de leur plus beaux maquillages ,biens motivés à pavaner dans leurs jolis costumes d’antan. L’ambiance entre nous est un peu plus froide, ils n’ont peut être pas dû digérer la franchise de la veille…Bref nous comprenons qu’on ne pourrait pas compter sur eux une fois de plus, par contre ce qui va changer c’est que si des affaires s’envolent, ben tant pis, elles s’envolerons tel des papillons pris dans le mistral sous nos yeux émerveillés.
Oui, c'est vrai! On l'a un peu mauvaise, leur comportement ne nous plait pas du tout mais après tout mais finalement c'est pas grave, de notre côté nos créations plaisent et on est contents qu’elles fassent s’arrêter les visiteurs devant notre stand.
Le dimanche le festival se vide un peu plus tôt, la fin de journée approche vite, nos voisin ayant une fois de plus passé leur temps à se pavaner on les voit réapparaître mais à la différence que cette fois-ci ils ont fait un petit effort puisque aujourd'hui c’est lui qui a mal à la tête et c’est elle qui est exténuée!
Comme à leur habitude ils sont très fatigués, ils partent donc avant tout le monde. ( Bon débarras j’ai envie de dire)
On avoue à ce moment là en avoir un peu « raz le cul » (appelons un chat un chat) de leur comportement de starlettes, on ne les retient donc pas et on décide de comme un accord de leur laisser les bougies restantes (celles a l’effigie de ses personnages de BDs) en « dépot » afin qu’il puisse les vendre en même temps que se Bandes dessinées dans leur futures expos, il était convenu que nous ferions du 50/50.
Epilogue
A ce moment là de notre histoire nous sommes heureux de voir que nos créations ont plu, qu’on a réussi a amortir notre stand (Chose dont on est jamais vraiment certains selon les événements quand on fait un marché). On a même réussi à vendre notre superbe collection de quatre grandes bougies Mucha qui étaient quand même un peu plus chères que les autres et ça c’était génial!
De plus, mis a part le comportement de certains ce festival vintage était vraiment bien.
Durant quelques mois nous n’avons pas eu de nouvelles de Didier et sa compagne, on avait pas vraiment envie d’entretenir de "relation amicale » avec eux a vrai dire.
Jusqu’a ce qu’un beau jour ils nous recontactent pour nous demander si ça nous plairait de proposer nos bougies à la vente dans un coffret « BDs/bougies » car ça serait plus intéressant pour leurs fans d'avoir une sorte de coffret plutôt que seulement la bougie. C’était effectivement une bonne idée (car a ce moment là nous n'étions pas très sûrs de nous), mais le problème c’est qu’il nous demandaient aussi de baisser nos tarifs car étant donné " le prix de sa BD qui était un chère" nous devions faire un effort…
Je vais donc résumer notre réponse à leur demande par :
« Allez vous faire foutre! »
Je pense qu'ils l'ont mal pris car par la suite on sera donc critiqué par Didier sur les réseaux sociaux de « personnes qui manquent cruellement de professionnalisme »…On a même pas pris la peine de lui répondre. 😉
« On retiendra finalement de cette expérience
que l’on travaille mieux et
plus efficacement à deux et
que dans le futur
on ne sera jamais plus les larbins
de qui que ce soit »
Ah au fait!
On vous a raconté comment on a été invité à la Cézanne Tattoo Ink, la super convention de tatouages d’Aix en Provence?
Vous le saurez dans le prochain billet! 😜
To be continued...
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